(don't let the world cave in)

don't let the world cave in
libre

Tu te laisses guider par l’ambiance de cette ville que tu ne connais pas. Tes yeux se posent sur les différents bâtiments, sur tout ce qui t’entoure. Tu aimes l’ambiance, cette petite ville cosy qui te change de Dublin. Tu pensais ne pas aimer Wexford, tu t’étais juré de ne pas t’y attacher, car t’espérais ne pas rester. Mais t’as fini par te trouver un stage à l’hôpital de la ville et il faut dire qu’elle a un certain charme cette petite ville irlandaise. Tu déambules dans les rues, souris poliment aux différents passants que tu croises et qui te saluent. T’as pas l’habitude de tout ça Coline. Même si l’Irlande reste agréable et chaleureuse, les étrangers prennent plus le pas sur les habitants et très peu de monde se dit bonjour. Alors t’en profite Coline. Les devantures des magasins et des boutiques t’intriguent. Tu ne vois pas une chose qui ne te plaît pas ici. Tu poses enfin ton regard devant toi, jusqu’à ce que tes yeux s’attardent sur un notebook étalé sur le sol. Ne sachant vraiment à qui il appartient, tu interpelles la personne se trouvant un peu plus loin devant toi. — Excusez-moi ! Est-ce que c’est à vous ?

Invité

L'effluve du café frais le poursuivit alors qu'il poussait la porte du Bosie Tea Parlor. L'endroit lui faisait souvent office de confessionnal. D'accord, confessionnal, c'était poussé, mais il s'y réfugiait beau temps mauvais temps pour griffonné ses moindres pensés dans ce carnet quelque peu décousu, à la couverture en cuire plus qu'ancestrale. Une tradition qu'il perpétuait depuis les dix derniers mois, après que sa psychologue lui ait fortement recommandé de s'offrir un instant de répit quotidiennement. Loin de chez lui, loin de sa femme, loin de ses filles, et loin du deuil qui ne semble pas près de le quitter. Il pensait à sa dernière rencontre avec l'intervenante psychiatrique lorsqu'une petite voix aiguë le tira de sa rêverie pour lui faire remarquer qu'il avait malencontreusement fait glissé son précieux carnet, le laissant à l'abandon sur l'asphalte bouillante. « Oui, merci. » Il la détailla un moment, tentant de mettre un nom à ce visage angélique, mais sans succès ; cette fille n'était pas du coin. « À qui ai-je l'honneur ? » souffla-t-il, alors que la demoiselle était sur le point de tourner les talons et de s'engouffrer dans la foule qui se faisait un peu plus dense en cette heure de diner.

don't let the world cave in
@Ruari Soeige

T'es pas méchante au fond Coline. T'es même une gentille fille. Pourtant, tu te fais rapidement passer pour celle que tu n'es pas. Tu as les sourcils froncés, ce regard charbonneux malgré ton visage d'ange. Tu te tapes un genre qui ne te correspond pas, qui fait de toi une fille forte et désinvolte. Mais en réalité, tu es tout le contraire. Tu ne pensais pas qu'être à Wexford te ferait du bien, et pourtant. T'as l'impression de pouvoir te libérer, être qui tu es réellement. C'est pourquoi lorsque que ton regard se pose sur ce carnet jonchant le sol, tu interpelles une personne parfaitement au hasard. Et coup de chance pour toi, la personne se dit propriétaire de ce fameux notebook. Sourire sur les lèvres, illuminant ton visage. — Coline. Coline Garrison, enchantée. Tu lui tends poliment la main, bien que tu ne comprennes pas pourquoi il te demande qui tu es. Tu ne le connais ni d'Eve ni d'Adam, tu étais même prête à tourner les talons et à continuer ta balade dans la ville. — Et vous ? Vous êtes du coin ?