she is a lady of spirit, proud and determined ¤ heather

L'ennui le gagne. Il écoute d'une oreille alors qu'elle parle. Elle parle, sans s'arrêter. Elle déblatère sans qu'il ne comprenne de quoi il en retourne. Il l'observe d'un coin de l’œil. Le son de sa voix résonne mais les mots manquent de consistance. Le ton est joyeux, animé, indubitablement vivant. Elle vit, elle accompagne ses paroles de gestes. Son enthousiasme a un côté démesuré. Il devrait être habitué. Combien de temps déjà ? Il a perdu le compte. Il observe toujours sans rien dire, sans oser couper court au flot qui s'échappe de ses lèvres. Il devrait être plus attentif. Il devrait écouter davantage. Il n'est pas certain d'en être capable. Elle passe devant lui sans remarquer qu'elle a perdu son attention depuis longtemps. C'est souvent ainsi. Le soir arrive. Il entre. Il l'embrasse doucement sur les lèvres. Elle a le regard qui s'illumine et il semble avoir enclenché la machine. Le moulin. La logorrhée de ses paroles. La fatigue le prend et il perd le fil rapidement. Il y a des exceptions mais c'est un de ces soirs. Un de ces soirs où il se demande ce qu'il fait avec elle. Elle est jolie. Elle est intelligente. Elle a le cœur sur la main et le sourire accroché. Mais elle parle. Sans cesse. Jamais à court de mots, de sujets. Elle en devient exaspérante. Il ne pense pas qu'elle soit au courant. Ou peut-être le sait-elle mais elle continue quand même. Parce que c'est elle. Parce qu'elle est comme ça. Il l'aime bien. Il ne va pas mentir. Mais il y a des jours où elle l'épuise, où elle l'achève. Il entend le fond d'une question. L'interrogation au bout de sa phrase. Est-elle rhétorique ou lui est-elle destinée ? Il regarde son expression et remarque qu'elle a arrêté de parler. Le silence qui règne dans la pièce est presque assourdissant. Il lui demande quel était la question avec un ton d'excuse. Elle semble les accepter à en juger par son sourire. Elle se répète alors comme si ce n'était rien. "Je l'ai invité à dîner ici ce soir. Tu veux bien cuisiner ?" Pourquoi demande-t-elle ? Elle n'est pas mauvaise cuisinière. Certes, elle n'est pas exceptionnelle mais elle n'a jamais empoisonné personne. Pour autant qu'il le sache. Elle paraît comprendre son hésitation, ajoute quelques mots avec un sourire. "Tu es bien meilleur que moi pour ça et vu son milieu d'origine, je suis pas sûre que mes pauvres talents lui suffisent. Tu veux bien s'il te plaît ?" Ses yeux donnent l'impression de vouloir à tout prix le convaincre. Il réalise qu'il n'a vraiment rien suivi de son histoire. Quand a-t-il cessé d'en avoir autant quelque chose à faire ? Pauvre fille. Mais il n'en montre rien. Il lui rend son sourire, prend le compliment. "Oui bien sûr, si ça te fait plaisir." Ça a l'air d'être le cas au vu de la réaction qu'elle lui donne. Cette fille le dépasse. Déjà, elle est repartie dans son bavardage. Il se dit qu'il devrait y accorder plus d'attention. Il perd rapidement le fil. Il tente de revenir. Il y parvient non sans mal. Elle parle de recettes, de sujets de conversation, de sa collègue, du prochain film au cinéma puis elle revient à ce qui l'intéresse. Elle dit qu'elle arrive à vingt heures, qu'il vaudrait mieux commencer à tout préparer. Il se lève sans un mot, s’exécute. Elle sort tout ce dont il a besoin sans qu'il ne le lui demande, quitte la pièce mettre un fond de musique. Il reconnaît un de ses vinyles et ne peut s'empêcher de sourire. La mélodie le réveille un peu. Il s'atèle à sa tâche. Le temps passe sans crier gare. La jeune femme n'est pas bien loin. Elle l'observe d'un regard affectueux. Elle met la table. Elle a arrêté de parler. Désormais, elle fredonne, suit le rythme de la chanson qu'elle a mise à jouer, danse presque. Oui, elle est plutôt belle. Il se laisse porter. Vingt heures arrive. Elle s'anime à nouveau. L'excitation qu'elle dégage est presque palpable. Elle est partie se changer, mettre une tenue plus appropriée. Elle reste toute simple, la met en valeur. Elle a du goût, il ne peut pas le lui retirer. Il réalise qu'il n'a aucune idée de ce à quoi à s'attendre. Il sait que la jeune femme lui en a parlé, que dans son flot de paroles elle lui a surement raconté tout ce qu'elle savait. Il cherche mais ne trouve rien. Il n'espère ne pas avoir manqué d'éléments importants. Pour le reste, il n'aura qu'à faire semblant, accrocher les informations quand elles viendront. En cet instant, il maudit sa fatigue et son manque d'attention. Il envisage de se changer mais elle lui dit qu'il est très bien comme ça. Il était dans les bureaux aujourd'hui. Il est habillé avec une certaine classe mais sans effet ostentatoire. Ça suffira bien. Il sourit donc à son compliment. Elle va ouvrir la porte alors qu'il reste en retrait dans le salon. Il l'observe. Elle a un sourire immense sur les lèvres, une posture avenante. Son enthousiasme transparaît immédiatement. Il espère qu'elle ne va pas effrayer leur hôte. "Heather, te voilà ! Je suis tellement contente de te voir. Merci d'avoir accepté l'invitation. Ca m'a vraiment fait plaisir. Entre donc. Fais comme chez toi. J'espère que tu as passé une bonne journée." Elle recule pour la laisser passer puis détourne son regard vers lui. "Viens, je vais vous présenter. Heather, voici Anraì. Anraì, c'est la jeune femme dont je t'ai parlé." Il observe la nouvelle arrivée avec un regard intrigué. Son visage est familier mais il ne parvient pas à retrouver pourquoi. Elle n'est pas du coin. Il s'en souviendrait. A défaut de réponse, il se contente de sourire. "Enchanté de vous rencontrer."

Anraì Faulkner
&
Heather Hamilton

she is a lady of spirit, proud and determined

Heather regarda la porte et prit une grande respiration avant de frapper, ce soir allait bien se passer il n’y avait pas de raison pour que ça ne soit pas le cas. Il fallait juste qu’elle se montre patiente, elle pouvait le faire, sourire comme quand on lui posait des questions stupides lors d’interviews lui posant des questions sur ses vêtements plus tôt que sur sa carrière professionnelle. Il s’agissait d’un repas et puis cela faisait plaisir à Elisabeth qu’elle aille ce diner et si il y’avait bien une personne à qui elle ne pouvait pas dire non c’était elle. Pendant longtemps elle avait eu du mal à se trouver des figures parentales dignes de ce nom, elle avait grandi avec des parents qui s’étaient servis d’elle dès qu’ils avaient vu une petite ouverture pour mettre du beurre dans leurs épinards et ne l’avait jamais réellement aimé. Mais son agent avait toujours été là pour elle quand elle avait fini par s’émancipé et avait fini par devenir comme un père de substitution pour elle et même si il ne voulait pas lui dire elle savait que au fond c’était réciproque de son côté. Après tout lorsqu’elle était arrivée à Wexford, il lui avait dit que si elle se sentait seule d’allé voir sa mère. L’actrice n’y était pas allée au début car elle n’avait jamais été vraiment eu de contact avec les personnes âgées et puis pourquoi irait-elle voir une mamie avec qui elle n’avait aucun lien. Mais Heather avait fini par s’y rendre, un jour où elle n’était pas bien, entre le mal du pays et le fait de ne pas avoir grand monde avec qui parler, elle s’était dit pourquoi ne pas y donner une chance. Elle avait rencontré une personne formidable, une femme forte qui ne laissait pas faire avec qui elle rigolait et puis elle lui avait raconté des histoires sur Jonathan qui l’avait bien fait rire et elle lui avait avoué que le brun lui parlait souvent d’elle. Elle avait l’impression d’avoir une grand-mère et elle avait pris l’habitude d’y aller plusieurs fois dans la semaine en ramenant toujours quelque chose à manger ou un nouveau thé à déguster.

Un jour en allant lui rendre visite, elle était tombée nez à nez avec Bride, très vite elle apprit qu’il s’agissait d’une voisine d’Elisabeth et qu’elle venait de temps à autre voir la vieille dame. Très vite elle se rendit compte que la jeune femme était un moulin à parole instopable, elle n’avait jamais vu quelqu’un parler autant et aussi vite, dans les premiers temps Heather pensait que la jeune femme allait avoir une attaque à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche mais Eli lui apprit qu’elle était comme ça et que même si des fois cela pouvait être fatiguant elle était gentille avec un bon fond. En une fin d’après-midi elle avait déjà l’impression de connaitre toute la vie de la jeune femme dans les moindre détails ce qui lui avait fait levé les yeux au ciel plus d’une fois, elle lui racontait son travail, lui parlait beaucoup de son petit ami dont elle avait l’air très amoureuse. Bizarrement plus Heather venait plus elle venait quand la jeune femme était là, ce qui l’agaçait un petit peu car elle aimait quand elle était seule à seule avec Eli. La dame lui avoua qu’elle avait dit à Bride quand Heather venait car elle n’aimait pas la voir toute seule et sans amie et finalement la jeune femme devint l’une des personnes qu’elle connaissait le plus à Wexford. Petit à petit Heather c’était un peu ouvert et parlait un peu d’elle, de sa vie à Los Angeles et même si Bride avait été un peu trop surexcitée quand elle lui avait dit qu’elle était actrice, elle s’était un peu calmée et c’était agréable de pouvoir discuté un peu de sa vie comme si de rien n’était avec quelqu’un d’autre. Lors de sa visite d’hier, Bride était là aussi, elles avaient discuté toutes les 3 toute l’après-midi et avait même fait un jeu de société ce qui n’était pas arrivée à Heather depuis des années et juste avant de partir la jeune femme invita Heather à manger chez elle le lendemain. Instantanément l’actrice chercha une excuse parce qu’elle l’a toléré une après-midi quand elles n’étaient pas seules mais une soirée entière, elle ne savait pas. Elle eut le malheur de regarder en direction de la mamie qui lui fit un petit geste lui disant d’accepter. Avec une petite moue intérieure Heather accepta car elle n’avait réellement rien prévu ce soir à part se regarder un film.

Lorsque le grand jour arriva elle enfila un pantalon noir et un chemisier noir avec des fleurs et se mit en route. Sur chemin elle acheta une bouteille de vin à offrir en remerciement pour l’invitation, c’était toujours un cadeau qui avait du succès et cela aiderait peut-être à rendre la soirée plus amusante. La jeune femme n’y connaissait pas grand-chose en vin, à vrai dire elle ne faisait pas la différence lorsqu’elle les buvait mais pour faire bonne figure elle acheta un vin rouge français dont elle se souvenait mystérieusement du nom car sa meilleure amie lui avait dit plusieurs fois que c’était son préféré puis elle s’était remise en route et voilà comment elle était arrivée chez la jeune femme. Elle frappa à la porte et rapidement celle-ci s’ouvra amenant avec la tempête qu’était la jeune femme en face d’elle. Avant même qu’elle ait pu dire quoi que ce soit Bride l’a fit rentrer chez elle et lui présenta son petit ami. Elle prit le temps de l’observer car elle était vraiment curieuse de voir à quoi il ressemblait après en avoir tant entendu parler et avec un sourire poli elle prit la parole.

- Merci à toi de m’avoir invité Bride cela me fait plaisir aussi et enchanté Anraì, heureuse de pouvoir enfin rencontrer l’homme dont Bride m’a tant parlé… que en bien je te rassure.

Elle lui fit un clin d’œil et lâcha un petit rire avant de tendre sa main pour lui serrer. Elle se rappela qu’elle tenait toujours la bouteille dans son autre main.

- J’ai aussi apporté une bouteille de vin, j’espère qu’il vous plaira.

CODE BY MAY

Bride est douce. Bride est gentille. Bride est vivante. Elle aime rire. Elle passe son temps à sourire. Elle ne pleure jamais ou en tout cas pas en public. Elle adore rendre service. Elle est cultivée. Elle est enthousiaste, souvent un peu trop. Elle est jolie. Elle a des traits fins, des cheveux ondulés. Mais surtout, elle aime parler. De tout, de rien. D'elle comme des autres. Elle n'est jamais avare de mots. Mais elle n'est jamais méchante. Bride, c'est ça. Une gentille fille, belle comme un cœur qu'elle a grand comme le monde. Anraì ne saurait vraiment dire ce qu'il l'a attiré chez elle au départ. Ils sont si différents. Il sourit souvent mais pas autant qu'elle. Il parle peu, ne partage pas toujours son optimisme. Elle semble voir la vie constamment pleine de lumière alors qu'il en a trop souvent observé les recoins sombres. Il a été intrigué pourtant, aimanté par ce personnage si contraire, si divergent. Peut-être espérait-il que sa joie déteigne sur lui. Peut-être espérait-il qu'avec elle au moins rien ne soit compliqué. Pour ce dernier fait, il a plutôt réussi. Elle peut être certes épuisante mais avec elle, tout est simple. Il se demande parfois ce qui pourrait l'amener à être triste, à perdre ses mots, l'expression de son sourire. Il espère ne pas en être un jour la cause mais il se fait peu d'illusions. Elle lui plaît. Il l'apprécie. Mais il n'est amoureux d'elle. Il manque une étincelle, une lueur incandescente qui pourrait lui faire dire qu'il a trouvé. Les jours passent. Les accrocs s'éloignent. Mais la monotonie s'installe. Un jour, ça sera insuffisant. Un jour, il jugera qu'elle mérite mieux que lui, qu'elle devrait être avec un homme qui boit ses babillages avec un air émerveillé. Il sait qu'il existe. Quelque part. Mais ça n'est pas lui. Pour l'heure, elle n'est pas malheureuse. Lui non plus. Pour l'heure, ils se plaisent, ça fonctionne, ça suit son cours sans fracas inattendu. Ça manque de passion mais qu'est-ce au fond.
Quand a-t-il donc perdu espoir à ce point ?
Il tente de ne pas y penser. Pas encore. Pas ce soir. Pour l'heure, oui, pour l'heure, il a d'autres préoccupations. Comme cette invitée dont il ne sait finalement rien parce qu'il ne l'a pas écouté. C'était sans doute une erreur. Il va faire semblant. Il va prétendre, porter un masque. Il n'a pas de mal avec les gens. La rencontre arrive. Bride se précipite vers l'entrée. Il reste en arrière. Il observe. Bride continue de parler, excitée. Elle l'invite à entrer, les présente. La jeune femme s'est avancée. Elle est élégante. Elle n'est pas du coin. Il le sent. Il le sait. Il la regarde avec un sourire, accueille les présentations. Il y a quelque chose de différent chez elle. Il ne sait pas quoi encore. Peut-être parviendra-t-il à trouver. Peut-être Bride lui a-t-elle déjà dit mais il l'a oublié. Ça ne serait pas surprenant. Il prend la remarque avec un sourire toujours affiché. Il n'est pas étonné que Bride ait parlé de lui. Elle parle tant. Sans doute est-elle incapable de dire du mal de qui que ce soit. La jeune femme dégage autre chose. Il est intrigué. Heather. Il peut mettre un nom sur ses traits. Il prend la main qu'elle lui tend, jette un regard à Bride quand l'invitée leur présente la bouteille avant de revenir vers elle. Il n'a pas le temps de parler. Bride est déjà là."Oh merci, Heather, il fallait pas. Ca va être parfait avec ce que tu as fait, An' ! Je vais aller mettre ça sur la table tout de suite." Elle s'éloigne finalement, l'objet entre les doigts, vibrante. Bride est le nom d'une tornade. Ils sont seuls dans le salon soudain bien silencieux. Il a envie d'en rire. Il ignore si la jeune femme apprécie réellement le flot de paroles. Il échange avec elle un regard amusé. "Je crois que vous avez tapé dans le mille." Il l'invite à s'asseoir d'un geste. "Je vous offre quelque chose en attendant ?" Il commence à sortir les verres, les bouteilles puis il s’assoit. "Je suis presque certain que Bride m'a dit comment vous vous étiez rencontrées mais j'ai bien peur d'avoir perdu l'information en cours de route." Il s'en excuse presque. Il s'en amuse surtout. La jeune femme l'intrigue. Sa présence aussi. Elle semble si différente de Bride. Sans doute l'est-elle.

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@Heather Hamilton

» Where the hell am I ?! (Heather)
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» [05/08] Heather Hamilton
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